Exagérément fière de sa beauté et de sa chevelure, Méduse fut punie par Minerve (Athéna pour les Grecs) qui transforma sa chevelure en serpents et lui donna des yeux qui avaient le pouvoir de transformer en pierre tous ceux qu’elle regardait. Sympa, non?
Devenue gorgone, Méduse sera plus tard tuée par Persée qui lui tranchera la tête. La petite histoire raconte que Persée jeta la tête de Méduse dans la Méditerranée non loin de Toulon… Charmant, non?
La version sympathique de la méduse, c’est incontestablement l’Ordre Illustre de la Méduse. Vive l’œnologie!
D’après les fondateurs de l’ordre, le vin, tout comme Méduse, a la capacité de rendre ses trop fervents admirateurs aussi immobiles que la pierre. Bref de rouler sous la table…C’est ainsi que le nom de l’ordre a été choisi.
Cette confrérie bachique, «l’ordre illustre des chevaliers de méduse», naquit en l’an de grâce 1690, sous la haute présidence du Marquis de Vibrage, officier de la Marine Royale à Marseille. Elle prendra tout son essor sous l’influence du Sieur Girardin de Vauvray, Intendant de la Marine à Toulon.
Son principal objectif était de permettre aux Officiers de Marine, au retour de longs voyages sur les galères, d’être reçu dignement à terre et de profiter des invitations à d’abondantes agapes largement arrosées. Bref de se taper la cloche à leur retour à terre.
Aujourd’hui, face à la mondialisation et à la percée des vins étrangers, l’Ordre se doit de retrouver la pugnacité des temps anciens et de donner la priorité à sa double fonction d’avocat et d’ambassadeur attitré des Vins de Provence. Bref, de continuer à se taper la cloche sous un prétexte de développement durable local. En langage diplomate, cela se traduit ainsi: L’Ordre illustre des Chevaliers de la Méduse a pour but de promouvoir les Vins de Provence tout en maintenant vivace les grandes heures des siècles passés. Hips! Et glou et glou glou …
La Méduse la plus célèbre , c’est moins un bateau qu’un radeau peint avec tant d’inspiration par Théodore Géricault . Une très sombre histoire qui vira en tragédie. En 1816, quatre navires sont affrétés en direction du Sénégal. Parmi les bateaux, on retrouve la frégate La Méduse. On charge cette dernière de transporter le personnel administratif qui organisera la colonie, ainsi que des soldats et leurs compagnes, soit près de quatre cents passagers. On choisit pour diriger cette mission un capitaine aristocrate qui n’a pourtant pas commandé en mer depuis 25 ans : Duroy de Chaumareys. Un incapable. Il va accumuler les erreurs. Il n’en fait qu’à sa tête. Il traite ses officiers avec mépris.
Le 2 juillet 1816, La Méduse s’échoue fatalement sur le banc de sable d’Arguin qu’elle devait contourner. Les marins s’empressent de construire un radeau afin de déposer du matériel et alléger le navire. Une tempête se déclare. Il n’y a pas assez de chaloupes de sauvetage pour évacuer tout le monde… Une soixantaine de personnes tentent de rejoindre la terre ferme à quatre-vingts kilomètres de là. On attache le radeau incapable d’avancer seul aux chaloupes. Mais «accidentellement», le lien se rompt laissant le navire de fortune seul en pleine mer.
La surcharge d’hommes implique que le radeau s’enfonce à un mètre sous la surface de l’eau. On ne peut ni s’asseoir, ni s’allonger. Il y a à bord très peu d’eau et de nourriture. Une tempête se lève et, déjà au petit matin, une vingtaine d’hommes a disparu.
Cette deuxième journée n’est guère mieux. Certains perdent espoir et se suicident, d’autres perdent la raison. Les cadavres s’amoncellent sur le bateau. Désespérés et affamés, des hommes commencent à manger la chair des morts.
Au quatrième jour, il reste cinquante-trois hommes à bord. On se massacre encore. Tout le monde est extrêmement faible et malade, et il ne reste que du vin pour s’abreuver. Alors que tout espoir semble avoir quitté les passagers, au bout de treize jours, un des navires partis pour le Sénégal apparaît. C’est d’ailleurs cette scène que représente le tableau de Théodore Géricault en 1818. L’arrivée de l’Argus tire enfin les quinze survivants de l’enfer.
Le terme méduse est un nom vernaculaire désignant les formes libres de nombreux groupes de cnidaires et qui s’opposent donc aux formes polypes, sessiles. En apparence, ces animaux gélatineux sont très frustes. Ils sont dépourvus de squelette, de cerveau et de poumon mais, en réalité, leur structure est complexe, et ils peuvent posséder des structures sensorielles très élaborées.
Les méduses sont généralement des prédatrices. Certaines peuvent être mortelles pour l’homme. Il existe environ 1 500 espèces de méduses
répertoriées au début du xxie siècle, essentiellement des hydroméduses.
Les méduses sont apparues sur Terre il y a environ 650 millions d’années. Très souvent fuie à cause de ses cellules urticantes qui constituent son principal moyen de défense en l’absence de squelette, la méduse a néanmoins des prédateurs Quelques grands consommateurs de méduses sont depuis longtemps connus, dont la tortue luth et la tortue Caouanne. Le poisson lune a été confirmé grand consommateur de méduses, de même – ce qui est nouveau – que les thons et l’espadon ainsi que certains oiseaux de mer, aussi variés que les manchots et les albatros.
Elle intéresse les fabricants de cosmétiques. Le collagène est aussi une source inespérée pour la médecine, utilisé dans la régénération de la peau chez les grands brûlés.
Une quinzaine d’espèces de méduses sont consommées séchées en Asie en particulier au Japon (kurage), notamment coupées en lamelles sous forme de salades.
Auteur Maître Renard