Né le 27 Octobre 1922 à Rennes, Léon Gautier travaille comme apprenti carrossier lorsque la guerre éclate. N’ayant que 16 ans, il s’engage dans la Marine Nationale et embarque sur le Cuirassé « Courbet », avec lequel il participe à la défense du port de Cherbourg.
Lorsque l’armistice est signée par le Gouvernement de Vichy, le Cuirassé « Courbet » met le cap vers l’Angleterre, Léon Gautier à son bord. Arrivé à Portsmouth, ce dernier en profite pour se renseigner sur les moyens de poursuivre la guerre au sein de l’Armée Britannique, avant d’entendre parler des Forces Navales Françaises Libres, avec lesquelles il s’engage finalement fin 1940.
Affecté à bord du navire de commerce « Le Gallois » qui transite du minerai à travers l’Atlantique, il est témoin d’une attaque de U-Boot sur le convoi dans lequel son navire est engagé ; ce fait a profondément marqué Léon Gautier qui a continué d’en faire des cauchemars après la guerre.
Plus tard, il se porte volontaire pour servir sur le Sous-Marin « Surcouf », à bord duquel il navigue quelques mois, puis choisi de devenir Fusilier Marin. Envoyé au Liban, il apprend la création d’une troupe de Commandos Français. Immédiatement volontaire, il réussi le redoutable stage Commando et intègre le 1er Bataillon de Fusiliers-Marins Commandos, en 1942.
Le 6 Juin 1944, le Quartier-Maître Léon Gautier débarque sur la plage de Sword, aux côtés de ses 176 camarades du 1er Bataillon de Fusiliers-Marins Commandos ; il participe à l’assaut sur le Casino de Ouistreham, ainsi qu’aux combats de Bénouville et d’Amfreville.
La Bataille de Normandie achevée, il est rapatrié en Angleterre avec ses camarades. Lors d’un entraînement, il se blesse malencontreusement à la cheville, ce qui lui vaudra de manquer les combats menés par son unité en Hollande, en septembre 1944.
Après la guerre, il travaille pendant sept ans en Angleterre puis s’installe au Cameroun. Il y restera durant dix ans avant de rentrer en France. À son retour, il entame des études de droit et devient expert automobile.
Léon Gautier, qui s’est définitivement installé à Ouistreham à sa retraite, dédie l’intégralité de son temps à la mémoire des Commandos Français, en participant à de nombreuses cérémonies commémoratives et en acceptant de donner son nom à de nombreuses rues des communes Normandes ainsi qu’à l’école primaire de Colleville-Montgomery.
Il perd sa femme en 2016. Ils s’étaient rencontrés en 1942 en Angleterre et s’étaient mariés en 1944. Ils eurent ensemble deux enfants et vécurent près de 72 années de mariage.
Le 1er Janvier 2021, il est élevé à la dignité de Grand Officier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur. Il est également membre de l’Ordre de l’Empire Britannique, haute décoration décernée par le Royaume-Uni pour acte de bravoure.
À ce jour âgé de 98 ans, « Monsieur Léon » est l’un des 2 derniers survivants du 1er Bataillon de Fusiliers-Marins Commandos.